Sous la direction de Thea Sharrock, « The Beautiful Game » est un drame sportif avec un récit émouvant qui s’étend au-delà de l’écran, laissant aux téléspectateurs un sentiment d’élévation durable. Il suit diverses équipes participant à la Coupe du monde des sans-abri, où les participants, confrontés au sans-abrisme et à la pauvreté, se réunissent dans une ligue de matchs de football. Le film se concentre notamment sur l’équipe d’Angleterre et son manager, Mal.
Au fur et à mesure qu'ils progressent dans les tournois, leur joueur clé, Vinny, est confronté à des difficultés de performance enracinées dans ses défis. Même si le film évoque de forts sentiments nationalistes dans le domaine du sport de compétition, il s’abstient de vilipender les autres équipes. Au lieu de cela, il met en lumière les divers horizons sociopolitiques dont proviennent les participants au tournoi. Ce récit sincère mérite une analyse, invitant à l’exploration de ses parallèles avec le monde réel.
Dans le monde décrit dans « The Beautiful Game », il n’y a aucun fantasme impliqué ; il reflète plutôt un phénomène du monde réel profondément enraciné dans notre société. Lors de la rédaction du scénario, l'écrivain Frank Cottrell-Boyce a examiné en profondeur la Coupe du monde des sans-abri, un événement annuel organisé par la Fondation de la Coupe du monde des sans-abri. Cet événement invite des équipes de plus de 80 pays à travers le monde à participer à une série de matchs de football, favorisant un sentiment de camaraderie et de compétition entre les participants. De plus, depuis 2008, la fondation a également introduit une ligue distincte pour les femmes, élargissant ainsi le caractère inclusif et l'impact du tournoi.
Le tournoi est organisé pour utiliser le pouvoir du sport pour inspirer et créer des opportunités pour les personnes qui ont connu l'itinérance et la marginalisation sociale. La fondation a été créée par Mel Young et Harald Schmied en 2001, tandis que le premier tournoi a été lancé en 2003. Elle rassemble des équipes du monde entier et dispose d'un réseau en constante expansion qui a entraîné des changements substantiels dans les communautés dans lesquelles elle a opéré. Grâce au langage universel du football, la Coupe du monde des sans-abri offre aux participants une plateforme de croissance personnelle, d'autonomisation et d'inclusion sociale.
La Homeless World Cup Foundation opère à travers des organisations dans divers pays, collaborant avec les communautés locales pour soutenir les personnes sans abri et marginalisées. En utilisant le football comme outil d’autonomisation et de changement social, ces organisations tendent la main et plaident en faveur d’améliorations systémiques. Grâce à des initiatives locales, ils offrent non seulement aux individus la possibilité de participer à la Coupe du monde des sans-abri, mais également un accès à des ressources essentielles telles que le logement, l'éducation et la formation professionnelle.
En exploitant l’attrait universel du football, ces organisations brisent les barrières et la stigmatisation, favorisant ainsi un sentiment d’appartenance et d’estime de soi parmi les participants. En créant les personnages de « The Beautiful Game », Boyce a collaboré directement avec de nombreux athlètes qui avaient participé à la Coupe du monde des sans-abri. À travers ces interactions, il a décrit avec art un éventail d’expériences, chacune reflétant différentes facettes de l’itinérance, telles que la toxicomanie, la pauvreté et les circonstances changeantes de la vie.
Ce qui est particulièrement intrigant est la capacité de Boyce à approfondir les causes profondes du sans-abrisme telles qu’elles se manifestent dans diverses régions du monde, en soulignant que ces problèmes ne sont pas uniformes mais plutôt profondément influencés par les contextes et facteurs locaux. Une illustration convaincante de cela peut être observée à travers les joueurs plus âgés représentés dans l’équipe du Japon. Au Japon, le sans-abrisme parmi les personnes âgées est un problème répandu et préoccupant. De nombreuses personnes âgées se retrouvent sans abri en raison de facteurs tels que la pauvreté, le chômage, le manque de soutien social et l’effondrement des structures familiales traditionnelles.
De plus, l’accent culturel mis par le Japon sur l’autonomie et la fierté dissuade souvent les personnes âgées de demander de l’aide ou d’admettre qu’elles sont sans abri, ce qui aggrave encore le problème. Malgré les efforts du gouvernement et des organisations à but non lucratif pour résoudre ce problème, le problème persiste, soulignant la nécessité de solutions globales incluant à la fois le soutien social et la stabilité économique pour la population âgée du Japon. Des acteurs comme Lisa Wrightsman ont loué le film pour son authenticité, s'appuyant sur leurs propres expériences qui reflètent fidèlement ce qui a été représenté.
À l'âge de 29 ans, Wrightsman a commencé un voyage vers la sobriété alors qu'elle résidait dans une maison de transition, pour finalement redécouvrir sa passion pour le football en 2010. Son premier match avec Street Soccer USA a marqué le début d'un chemin qui l'a amenée à concourir dans le championnat des sans-abri. Coupe du monde. Wrightsman a félicité le film pour avoir décrit avec précision les expériences qu'elle et d'autres ont vécues pendant le tournoi, affirmant la véritable représentation de leurs luttes et de leurs triomphes à l'écran.
Bien qu’il soit centré sur une cause sociale, le film parvient à éviter de paraître prêcheur, ce qui est sa vraie beauté. Il traite son sujet avec sensibilité, reconnaissant qu’il ne s’agit pas seulement d’une histoire mais d’un portrait d’individus réels trouvant un but et une dignité grâce à cette initiative. Ce sont des gens qui sont souvent marginalisés ou négligés, mais le film leur donne la vedette qu’ils méritent sans recourir à une moralisation autoritaire. Il comprend l’importance de l’histoire qu’il raconte et, ce faisant, il offre un portrait satisfaisant et authentique de l’expérience humaine dans le contexte de la Coupe du monde des sans-abri.